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Il était une fois au Vinland, la nouvelle fresque américaine de Valentine Imhof

Dernière mise à jour : 15 janv. 2022




Valentine Imhof sublime le Vinland, ce territoire fantasmé par les aventures vikings et la prohibition, en nous entraînant dans un grand voyage chaloupé sur une terre française américaine, rude et tendre : Saint-Pierre-et-Miquelon


 

Valentine Imhof

Sa dernière parution : Le Blues des Phalènes

(Éditions du Rouergue / Rouergue Noir)


 

Le nez de Onzième Sens


C'est un dimanche à mi-journée. On est tranquille. Le gazon est tondu une dernière fois avant les frimas, les cassissiers du jardinet taillés, on est descendu à la cave faire l'inventaire (on adore ça, et c'est surtout nécessaire après le passage de la joyeuse troupe de voisins la veille au soir), et l'on s'apprête, sur un canapé devant la cheminée, à découvrir "Le Blues des Phalènes" de Valentine Imhof, à la couverture chaude, brune tendance feu. Du travail, puisqu'on a volontiers sollicité Valentine pour contribuer à notre rentrée de janvier, mais surtout du plaisir : ses deux précédents romans au Rouergue Noir, "Par les rafales" (Prix le Polar se met au vert 2018), et "Zippo" (2019) ont non seulement déclenché un succès critique ultra-mérité, mais ont superbement transporté lectrices et lecteurs aux Shetlands et dans le Wisconsin, dans des intrigues oniriques, sombres, profondément humaines, donc profondément cruelles. Les romans de Valentine sont de réels bijoux ciselés d'une écriture précise, se permettant liberté entraînante, convoquant les rites vikings ("Par les rafales"), et l'impeccable classissime de l'investigation policière US ("Zippo"). Si le premier roman de Valentine se déroulait aux Shetland, on ressent bien désormais le désir de créer une nouvelle légende américaine, avec la parution ce 5 janvier du "Blues des Phalènes", fresque incandescente prenant pour origine l'explosion de la ville d'Hallifax en décembre 1917, et réunissant quatre personnages, quatre destins trébuchants, ceux de Pekka, Milton, Nathan et Arthur au coeur des années 30, celles de la prohibition, de la débauche, d'un déclin qui se transformera en grande résurrection américaine, celles d'une itinérance incertaine, et formidablement terrible. Nous ne l'ignorons plus aujourd'hui : aucune existence n'est plus jamais à l'abri des basculements. Au cours de ces années 30, les vulnérabilités se confrontent à l'espoir. Il existe peu d'auteurs français capables de nous entraîner dans des voyages lointains et féroces, de nous confronter bienheureusement à nos fragilités, et de nous rappeler combien les ailleurs valent inconfort et aventure.


On vivait donc un dimanche paisible lorsque l'on reçoit le texte outre-atlantique de Valentine pour Onzième Sens. Et là, BANG. La fille qui publie régulièrement sur Facebook des clichés d'elle dignes de pubs régrigérantes pour North Face, Aigle ou Patagonia (attention, placements de produits sur paysages désolés) nous délivre l'invitation à Saint-Pierre.



L'Amérique, nous avons tous ça un peu en nous. Et Valentine particulièrement, cette Nancéenne (encore !) débarquée sur une île de blizzards en l'an 2000, a choisi une terre bien mystérieuse pour nous, Métropolitains. Saint-Pierre-et-Miquelon, on situe ça vaguement au large d'un Canada situé au nord des États-Unis. On ne sait pas trop si c'est plus ou moins grand que la Corse. On sait que c'est beaucoup plus froid en tout cas. On pense quelque part que l'on rejoint toujours les quais de Saint-Pierre à bord de baleiniers, ou de chalutiers malouins, et on conserve en mémoire les images du Crabe-Tambour de Pierre Schoendorffer. Donc, le texte de Valentine sur le Vinland est une vraie découverte, sur un sol de légende, celui de la grande histoire du XXème siècle aussi, celle de la prohibition, où les mots de Valentine nous ramènent vers l'ambiance de la grande série de HBO, Boardwalk Empire, quand l'alcool ayant transité à Saint-Pierre-et-Miquelon, s'échouait à Atlantic City...


Lorqu'on recontacte Valentine le dernier jour de l'année 2021, elle est à l'abri dans une fin de tempête homérique, après les dernières "bourrades"... Vite, réfugions nous avec elle chez Txetxo, le bar basque et gallicien, bien au chaud, en s'enivrant de Supertramp...


Cliquez pour un Breakfast in America en préambule extatique !


Le Vinland, les vignes y poussent par elles-mêmes et y produisent le meilleur vin…, par Valentine Imhof


(Les * renvoient en note en fin de texte)


Le Vinland. Les auteurs des sagas nordiques et leurs chroniqueurs ultérieurs me l'avaient vanté et déjà à l'époque, de loin, il y a longtemps, j'avais de sérieux doutes sur cette terre féconde, ce « pays des vignes » situé quelque part, à l'embouchure du Saint-Laurent, sur ses rives, sur toutes les îles qui la ponctuent… Je n'ai non plus jamais associé, de manière évidente, la vin à la culture viking sauf, peut-être en pensant aux fûts qu'ils trouvèrent sans aucun doute dans les caves du monastère de Lindisfarne (1*), et dans celles de tous les moutiers et châteaux des terres christianisées, cibles fréquentes de leurs expéditions de pillage…


Le Vinland donc… Et des Vikings lancés sur un océan furieux, comme ceux qui dans « Immigrant song » de Led Zepellin (2*) repoussent les tempêtes de leurs cris, scrutent l'immensité de leurs regards fous de découvreurs, forcent sur les rames de leurs langskip, bravent le gros temps et les glaces dérivantes, mettent le cap plein ouest, migrent par clans entiers pour rejoindre leurs jarls bannis vers des contrées hypothétiques, parce que personne n'avait alors idée de ce qui se trouvait de l'autre côté de l'Atlantique, pas même s'il y avait bien un autre côté… Une invention de conteur, reprise et amplifiée par d'autres ? Un miroir aux alouettes forgé par les chefs en exil et porté par les vents jusqu'aux rivages glacés de la Scandinavie pour faire battre plus fort le cœur d'hommes toujours avides d'exploits et de conquêtes, et pour faire la nique à ceux qui les avaient chassés et avaient pris leur place, leur faire croire qu'ils avaient trouvé, loin, très loin, des régions hospitalières, un Walhalla terrestre ? Peut-être, sans doute… Parce que la vigne, de ce côté-ci, là où je me trouve, mais aussi tout à côté, à Terre Neuve, au Labrador, et sur les côtes voisines de la Nouvelle-Écosse (3*), autour de l'an 1000, il ne devait pas y en avoir des masses… à la rigueur quelques pieds de vitis riparia, et encore… Plus vraisemblablement une erreur de traduction ou d'interprétation, puisque vin en vieux norrois signifie « végétation, pâturage »… Et cette promesse d'abondance et d'un climat propice à la culture et à l'élevage (qui étaient les activités principales des Vikings) valait bien tous les risques d'une traversée hasardeuse…



Le Vinland, donc… Quand j'ai débarqué ici, à Saint-Pierre-et-Miquelon, il y a plus de vingt ans, je m'attendais à y retrouver un peu de la Norvège qui m'habite depuis l'enfance et je n'ai pas été déçue. Une Norvège miniature et une émotion majuscule, face à ces paysages sculptés par les glaciations et les caprices de l'océan, rudes comme je les aime, arasés, rocheux, tourbeux, couverts de mousses et de lichens et d'une forêt boréale d'épinettes noires, de spruces et d'aulnes rugueux… Quand je suis venue m'installer ici, en mars 2000, je savais que l'archipel n'était pas une terre viticole et qu'il tirait toute sa richesse de la mer… Or ce dimanche 12 mars 2000, mon premier dimanche ici (j'étais arrivée la veille tard, de nuit, et n'avais encore rien vu, si ce n'est que tout était recouvert de neige), il était tôt, et je déambulais, perplexe, dans une ville morte. Où étaient les bateaux ? Où étaient les bistrots ? Où étaient les marins ? Où étaient les gens ?


Les deux boulangeries étaient fermées, de même que tous les commerces du centre. Pas un chat. Pas une mouette. Ça ne ressemblait pas à un port, du moins pas à l'image que je m'en faisais… Ça n'en avait pas non plus l'odeur saline, les parfums d'algues, de coaltar, d'huile de machine, de tripailles de poissons et de rouille… Ça n'en avait surtout pas l'animation… J'avais bien sûr entendu parler du moratoire de 1992 sur la pêche à la morue, mais j'étais loin d'en avoir mesuré les effets. Ils étaient là, devant moi : une grande partie de la vie et de l'histoire de Saint-Pierre avait disparu avec la suspension de l'activité qui avait fait la renommée de l'archipel et attiré des armadas de bateaux dans ses eaux poissonneuses pendant des siècles…



J'ai continué, ce jour-là, à errer le long des quais déserts, parcouru la route du littoral jusqu'à un rond point, me suis à nouveau enfilée dans la ville, et suis tombée, par hasard, sur une maison recouverte de clabord (4*) rouge, devant laquelle je me suis arrêtée. Rien ne la distinguait des autres maisons colorées qui bordaient la rue Abbé Pierre Gervain, si ce n'étaient trois lettres jaunes, une petite enseigne verticale, au-dessus de la porte d'entrée, qui m'a fait de l’œil, comme un fanal : BAR. Pas de nom, mais de la lumière à l'intérieur et, vu l'heure, la promesse d'un café et la possibilité de se réchauffer un peu. Je venais de découvrir, sans le savoir, le lieu qui allait beaucoup contribuer à ma découverte des îles, de leur histoire, de leurs habitants.


Le bar Alicia (du nom de son ancienne propriétaire), le bar espagnol (car les marins espagnols en escale en avaient fait leur fief), Chez Txetxo (parce que Txetxo Alvarez-Magana, ancien marin basco-gallicien, en est l'âme depuis maintenant plusieurs décennies). Un endroit excentré, presque en « bout de ville » qui, lorsque j'y suis entrée pour la première fois (et toutes les autres fois, pendant les années qui ont suivi) était encore un vrai rade où entendre des récits de pêche tout en écoutant Joe Dassin, Santana, Supertramp, Charles Aznavour sur le juke-box Wurlitzer réchappé d'un naufrage, en 1971, une fortune de mer (5*)


Chez Txetxo


Un endroit comme nulle part. Mais ni vin rouge ni vin blanc au verre à l'époque (sauf du porto, servi dans des tumblers remplis à ras bord). Pas de bière au tirage non plus, question de débit apparemment, et d'habitudes aussi, comme celle de boire de la blonde hollandaise, canadienne et américaine, souvent au goulot, et aussi du rhum-coke ou du whisky-ginger ale… Mais tout cela change, puisqu'il existe désormais une micro-brasserie à Miquelon… Et c'est une autre histoire, puisque je suis censée parler de vin, ce qui s'avère visiblement un peu compliqué, d'où les détours et les contours, les digressions… On pourrait croire que je tricole, (verbe que l'on emploie ici pour évoquer la démarche chaloupée et l'itinéraire incertain de l'ivrogne), que je tiens un maudit flétan ou un maudit fret (une cuite sévère), d'où ce babillage qui ne mène pas vraiment au sujet…


En 2000, donc, quand je suis arrivée ici, il ne restait presque plus rien de ce qui faisait du port de Saint-Pierre une escale pas comme les autres pour des milliers de marins français, espagnols, portugais, allemands, polonais, russes, japonais, coréens. Terminé les dizaines de bars et les dancings où l'on pouvait guincher tous les jours de la semaine et ne rentrer chez soi qu'aux petites heures de l'aube… Fini Le Café du Nord, l'Escale, Le Select, L’Étoile, Le Yacht club, L'Oasis, Le Biarritz, le Stella Maris… Et ce sont donc des rencontres et des conversations, les premières au comptoir, chez Txexo, qui ont ranimé pour moi ce passé pas si lointain, où la vie brassait drôlement plus.


Prenons les années 20, et l’avènement aux États-Unis et au Canada de la Prohibition, qui inaugurait ce qu'on appelle ici le Temps de la Fraude… Saint-Pierre-et-Miquelon dont l'économie vivote alors, au lendemain de la Première Guerre mondiale, devient du jour au lendemain l'épicentre du trafic d'alcool en Amérique du Nord, avec l'aval du gouvernement français et des autorités locales (6*). Des centaines de milliers de caisses de vins et spiritueux transitent par les îles pour y être reconditionnées (7*) puis transportées sur des rum runners, qui jouent à cache-cache avec la garde-côte américaine et permettent aux speakeasies de Chicago et New York, aux blind pigs de Boston, aux casinos d'Atlantic City de continuer à abreuver leurs clients… Oui, c'est sur Saint-Pierre-et-Miquelon que les goélettes réarmées par des négociants bordelais mettent le cap et acheminent leurs cargaisons de grands crus, de cognacs, d'armagnacs, et aussi de champagne… Champagne qui ici coule à flot, notamment lorsque Bill McCoy, ou les lieutenants de Meyer Lansky ou Capone débarquent à l'Hôtel Robert pour finaliser des transactions avec les bootleggers locaux et qu'on en remplit, selon la légende, des bassines pour que ces messieurs puissent s'y tremper les pieds… L'abrogation définitive du Volstead Act, le 5 décembre 1933, a été vécue localement comme une journée de deuil, la fin d'une période d'euphorie, d'une opulence et d'une activité inégalées, dont certains vestiges jalonnent pourtant encore le littoral : une collection d'entrepôts massifs, construits à l'époque pour stocker vins et alcools à barroter, et reconvertis aujourd'hui en quincaillerie, école de voile, et bâtiments administratifs, tous estampillés, sur leur fronton, de quatre lettres et d'une date : SPSS 1927, SPSS 1928, SPSS 1931 (8*)…



Les entrepôts SPSS


Mais revenons à nos bouchons, et à l'arrivée sur les îles de ce qu'on appelle ici le vin cacheté, autrement dit, le vin en bouteilles de 75cl. Et il a fallu pour cela attendre le début des années 80 et une évolution des goûts liée à l'augmentation des voyages à l'extérieur, et aussi, sans doute, à celle du nombre de Métropolitains sur les Îles… Avant cela, tout au long du XXe siècle, et jusqu'aux années 1970, le vin arrivait dans l'archipel en gros fûts, d'abord en bois, puis en ferraille puis enfin en plastique, des barriques de 225 litres, du vin de table de France, rouge, blanc et rosé, et aussi du vin d'Algérie, écoulés au détail dans les commerces (9*), mais surtout destinés à répondre à une forte demande portuaire : pas de « bateaux secs » dans ce temps-là (et cela jusqu'à une époque très récente), et le vin, notamment, représentait une part non négligeable de l'avitaillement. Et puis ce vin de table en fût a décliné avec l'arrêt de l'importation d'abord du blanc (10*), puis du rosé, par manque de demande, et ensuite du rouge, au début des années 80, qui n'arrive alors plus qu'en bidons de 60 litres, et est peu à peu remplacé par du vin italien « La Casa Mia » en bouteilles de 2 litres et des vins de pays de la Drôme et de l'Aude, en 1,5 litre… L'offre en vins cachetés était encore assez faible mais s'est rapidement améliorée dès que des représentants comme Jean Ernest Sauvion et la maison Jaboulet-Vercherre se sont mis à prospecter régulièrement. Les importateurs passaient alors leurs commandes par télégramme, à la Poste, avant de pouvoir le faire par Télex, à la Chambre de Commerce, seul établissement public à disposer d'un téléscripteur…


CIA et Le Tire-Bouchon, cavistes à Saint-Pierre


Aujourd'hui, à Saint-Pierre, le supermarché, la dizaine d'épiceries et les trois cavistes de l'île proposent une offre variée et abondante et rien ne pourrait réellement les distinguer de leurs équivalents métropolitains, si ce ne sont, peut-être, les prix, notamment ceux des entrées de gamme. En effet, sur toute marchandise importée dans l'archipel s'appliquent des droits de douane (11*) qui fournissent une part substantielle des revenus fiscaux de la Collectivité territoriale. Ainsi, chaque bouteille de vin est assujettie à une taxe de 33%, calculée non seulement sur le coût d'achat, mais aussi sur celui de l'assurance et du fret (cette taxe se monte à 66% pour le champagne et à plus de 80% pour le cognac…).



Le Vinland, donc. Je savais en arrivant ici que les paysages confirmeraient ce que les cartes me soufflaient déjà : Saint-Pierre, Miquelon, Langlade n'ont jamais été couvertes de vignes luxuriantes et il va falloir que le climat se dérègle un peu plus pour que ça devienne un jour le cas. À ce moment-là, s'il venait à quelqu'un l'idée de planter de la vigne (12*) afin d'élaborer un vin d'ici, il ne fait aucun doute que ce vin me plairait car il puiserait dans les paysages une minéralité, parfois douce, parfois brutale, et tirerait de la lumière propre aux régions boréales une transparence, une netteté, et des nuances inégalées. Ce serait certainement un vin rude, et même un peu rugueux, et aussi bien charpenté, les qualités qu'il a fallu à ceux et celles qui, il y a des siècles, ont décidé de s'établir dans ces îles. Et puisque nos vendanges sont ici les cueillettes de l'été et de l'automne, ce vin, s'il existait, emprunterait sa palette aromatique aux baies sauvages qui poussent en abondance, rougissent les doigts et teignent la langue, et qu'on appelle graines : la pomme des prés, la canneberge, la baie de perdrix, la grisette, le bleuet, et aussi à la plate-bière, fruit d'une rosacée à la saveur unique et qu'on trouve seulement dans les tourbières des régions du septentrion…

Valentine Imhof


1* Adam de Brème, Descriptio Insularum Aquilonis (Description des îles septentrionales), 1075.

2* Led Zeppelin, "Immigrant Song" : https://www.youtube.com/watch?v=P3Y8OWkiUts

3* La Nouvelle-Ecosse, avec ses 345 hectares de vigne, acquiert peu à peu, depuis le début des années 2000, une réputation de région viticole, notamment dans la vallée d'Annapolis qui est un vaste verger. On y cultive des cépages comme le Baco noir, le New York muscat, le Lucie-kuhlmann, le Seyval blanc, et l'Acadie blanc. La province compte désormais une quarantaine de vignerons et investit toujours plus pour développer l'activité.

4* Le clabord (ou clapboard) est un bardage à clins en bois constitué de planches horizontales superposées qui se chevauchent, traditionnel ici, avec les bardeaux de bois.

5* La proue du Transpacific fait encore partie des épaves remarquables de l'archipel. Ce cargo immatriculé à Hambourg s'est échoué sur l'Île-aux-Marins et sa cargaison, des motoculteurs et des jukebox, a fait le bonheur de bien des foyers ici.

6* Les fonctionnaires, après leur journée de travail, avaient l'autorisation d'aller bosser sur les quais, y étaient même encourragés, car on manquait alors de bras…

7* Les bouteilles sont généralement sorties des caisses et mises dans des ballots de jute, le bois de caisse devenant bois de chauffage ou bardage pour les maisons.

8* Saint-Pierre Slip Store était une société locale d'import-export fondée dans les années 20 ; le slip existe toujours ; c'est un plan incliné sur lequel sont hissés les bateaux en carénage.

9* Un certain nombre de particuliers, des femmes surtout, ouvraient dans leur maison de petites épiceries qui procuraient au foyer un complément de revenus et où l'on trouvait de tout, y compris du tabac, du vin et de l'alcool ; il y en a eu plusieurs dizaines, il en existait encore une paire quand je suis arrivée, mais il n'y en a désormais plus une seule.

10* Jusque dans les années 60, il était courant de trouver du vin blanc dans les bars et les salles de danse, sous l'impulsion notamment des marins-pêcheurs français ; c'était une boisson pas trop chère mais qui a été peu à peu délaissée au profit des autres alcools lorsque le niveau de vie a augmenté.

11* La consultation du tarif des douanes de SPM, un document de 334 pages, peut se révéler passionnante…https://www.douane975.fr/wp-content/uploads/2021/04/ANNEXE-DELIBERATION-TARIF-DES-DOUANES-MAJ-mars-2021-vaccins-covid_2.1.pdf

12* Des jardiniers amateurs font pousser sous serre quelques pieds de vigne, pour le plaisir familial de manger un peu de raisin de table en saison…


Un immense merci à Valentine pour la qualité de ses photos, et le soin apporté dans leur choix, et leur traitement. Une aide si précieuse pour notre publication.





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