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Vincent Crouzet, parrain des cuvées de la Journée du Livre et des vins de Sablet

Dernière mise à jour : 17 oct. 2022


© Matthieu Prier


Vincent a vécu l'heureuse expérience de parrainer deux cuvées, à l'occasion du salon du livre de Sablet, le moment de revenir sur cet incontournable évènement estival au coeur de la Provence


 








Vincent Crouzet

Dernières parutions : Cible Sierra / Sauvez Zelensky !

(Service Action / Robert Laffont)





© Matthieu Prier





J'ai été si honoré de recevoir un après-midi de mai un appel de Jérôme Busato (Château Cohola), Philippe Lambert (domaine des Pasquiers) et Thibaut Chamfort (domaine de Verquière) me proposant, au nom du syndicat des vignerons, présidé par Philippe, d'être le parrain de la cuvée de l'édition 2022 de la Journée du Livre de Sablet. Généralement, présider, parrainer des cuvées, des salons, n'est pas toujours bon signe, c'est surtout témoignage de grande prise d'âge (je ne citerai pas de noms de camarades de plus en plus souvent sollicités)... Mais Sablet, et le syndicat des vignerons éponyme, c'est autre chose. Et cet honneur ne se refuse pas. Le nom de ce village s'accorde au vin, mais aussi à la manifestation littéraire se tenant à la mi-juillet, qui ouvre vraiment la saison estivale des salons du livre.


Je prends plaisir à glisser dans mes romans de bonnes bouteilles. La nouvelle série que je publie chez Robert Laffont (Service Action) n'y fait pas exception. Dans le troisième et prochain opus, publié en mai 2023, nul doute que l'on y retrouvera une belle bouteille de Sablet... Plus les jours avancent, plus je vais vers les vins de plaisir, qui peuvent être d'immédiateté, ou bien autorisent une jolie garde. À Sablet, on a le choix du roi. L'AOC côtes du rhône Sablet fêtera bientôt ses cinquante ans, proposant un si large éventail de rouges et de blancs élégants, les coteaux adossés aux Dentelles de Montmirail alternant avec la plaine, les sols argilo-calcaires, de cailloutis, ou bien sablonneux offrent des cuvées très différentes les unes des autres. À l'exemple de mon maître en presque tout, Michel Quint, l'un des "parrains" historiques de la Journée du Livre, ma préférence tend vers les rouges, que le grenache majoritaire nourrit de fruits éclatants et profonds.


Avec Michel Quint © Matthieu Prier


Quand on est coopté pour parrainer la cuvée de la Journée du Livre, le premier des plaisirs est de participer à sa sélection. Rendez-vous début juin à Sablet, au café des Sports d'abord, où je suis récupéré par l'ami Jérôme Busato qui me propose un petit-déjeuner au domaine du Château Cohola, déjà dans la montagne, sur les dernières terrasses du terroir adossées au Dentelles de Montmirail, depuis lesquelles s'ouvre la vue sur la vallée. Se joint à nous Gilles Cramette, sous l'ombre bienvenue. En ces premiers jours de juin s'annonce déjà un été suffoquant. Et commencer une dégustation à 10h00 du matin au village alors que le thermomètre affiche déjà 35° est question de stoïcité, surtout lorsque la journée en suivant te propulse dans le TGV pour une tournée parisienne de plateaux télés. Longue table autour de laquelle sont présents les vingt vignerons de l'appellation.



Ambiance studieuse. Il convient de goûter à l'aveugle 16 rouges, puis 6 blancs, et de donner par ordre de préférence trois numéros. Je rencontre un vrai souci avec ce type d'exercice : je ne recrâche jamais, ou presque jamais (sauf quand je me fais gronder avec Philippe Lemaire à Vinexpo Paris par Gilles Reymond...). Donc... je termine la dégustation-sélection vaguement enivré. Mais le devoir est assuré : sortent premiers de l'exercice, le domaine de Boissan pour le blanc, et le domaine du Souverain pour le rouge...


Michel Quint, Éric Genedet, Jean-Paul Delfino, plein soleil ! © Matthieu Prier


C'est donc avec beaucoup d'émotion que je retrouve ces deux cuvées le 16 et le 17 juillet à l'occasion de la Journée du Livre. Avec Jérôme et Cheli, Thibaut, Philippe et tous les amis vignerons, il nous a semblé cohérent de proposer aux lectrices et lecteurs une animation oenologique au coeur du village, une dégustation offerte par les vignerons, en fin de la première journée, afin de présenter les vins de Sablet, et de mettre à l'honneur celles et ceux qui les produisent, qui apportent toute leur énergie à l'évènement littéraire, et de créer donc un moment où l'on peut échanger. Puisqu'il s'agit bien d'une Journée du Livre et des vins de Sablet, comme le rappelle si bien Jean-Pierre Larguier, l'enthousiaste et chaleureux maire de la commune, qui ouvre avec Maurice Gouiran, président de l'évènement, les festivités.


Patricia Loison - © Matthieu Prier


Il est 19h00, et se lève un vent salvateur sur les remparts du village. On a survécu à un après-midi caniculaire, et cette dégustation dans un semblant de fraîcheur représente une oasis. Les températures ne s'infléchiront pas durant le week-end, renforçant l'idée naturelle et légitime d'imaginer des nocturnes dès l'an prochain, pouvant se marier à une joyeuse convivialité. Vive le soir l'été en Provence !


Du côté des vignerons de Sablet tout est prêt pour l'ouverture de la dégustation


Évidemment, les piliers historiques de la Journée du Livre et des vins de Sablet ont marqué de leur présence ce moment : René Frégni, Daniel Picouly, Jean-Paul Delfino, et Michel Quint qui a ouvert le bal des dégustations.



Jérôme Busato, Thibaut Chamfort, Vincent Crouzet et Michel Quint © Matthieu Prier


Je les ai observé les uns, les autres, avec une vraie tendresse, amis fidèles de Sablet, de réjouissances anciennes et présentes... Voici quatre garçons généreux en diable. Daniel Picouly venait tout juste d'honorer la mémoire de Malek Chebel. Et nous avons pensé à Malek, aussi, en faisant honneur aux vins de Sablet. René m'épate tant, avec son enthousiasme qu'il communique à chacun, son énergie unique, sa bienveillance pour toutes et tous, et son unique talent de conteur. Jean-Paul semble toujours présent, même lorsqu'il n'est pas dans certains salons. Il n'est pas qu'écrivain-voyageur, il est écrivain de partage. Quant à Michel, c'est de sourire et de douce amitié qu'il s'agit. Si je devais une dernière fois trinquer un verre avec des amis proches, il en serait, bougon, rieur, caustique, de simple humanisme.


Le vin lie les amitiés, les renforce, crée les parenthèses où se retrouver, les uns, les unes, les autres. Ce n'est pas seulement année après année une répétition, mais une simple envie, celle d'aimer l'été, dans le rappel du jasmin et du chèvrefeuille, les apéros au café des Sports, la soupe au pistou du samedi soir et les tablées réjouies, un reflet de rouges profonds, et une larme étourdie de blanc, Aussi, je déclare la Journée du Livre et des vins de Sablet d'utilité publique.


Vincent Crouzet



À l'heure de la soupe au pistou avec Brigitte et Michel Quint, et l'ami René Frégni


 

Les deux cuvées de la Journée du Livre et des vins de Sablet


Il ne s'agit pas seulement de choisir les cuvées, le meilleur restant de les déguster et les boire entre amis. Désormais, ces deux cuvées si proches de mon coeur garnissent ma cave.



Un dimanche en famille, sur un bar grillé (et rien d'autre), on a ouvert le blanc, provenant du domaine de Boissan, où Christian et Cathy Bonfils câlinent 50 hectares de vignes entre plaine et collines. C'est un millésime 2020, issu de trois tiers marsanne, roussane, viognier. Les fruits murs, l'éclat, les fleurs, avec ce miel qui enveloppe une invasion d'agrumes. C'est un Sablet de si belle fraîcheur, et de fêtes marines.


Avec Christian Bonfils à l'heure du choix de la cuvée


Hier soir, quand s'installait l'automne, quant on rallume les cheminées, place au rouge du domaine du Souverain couvé par Éric Chauvin, domaine bio qui a fêté en 2020 ses cent ans. Ça tombe merveilleusement bien : la cuvée sélectionnée est celle du centenaire, assemblage de dominante grenache, de mourvèdre et de syrah. Sur un poulet aux aubergines, on a raffolé de ce rouge puissant, enthousiaste et si fin, nous offrant la garrigue et les fruits noirs de l'arrière saison. Ce sera, à tous les coups, notre fil rouge cet hiver !


Éric Chauvin, et la cuvée sélectionnée, issue du domaine Souverain


 

Jean-Paul, René, Michel, Daniel et les autres

Michel Quint

Dernière parution : La Printanière

(Serge Safran Éditeur)




© Matthieu Prier


Michel Quint est à la tête d'une oeuvre monumentale d'une soixantaine de publications, dont un best-seller mondial, "Effroyables jardins". C'est un monstre plus que vivant. Son dernier roman, "La Printanière" (Serge Safran Éditeur) met en scène un prof quinquagénaire qui doit beaucoup, et même la vie sauve à une jeune boxeuse, alias la Printanière. Ce texte d'une remarquable justesse, propulse ce grand roman sur la liste du Prix Renaudot 2022.

 

Jean-Paul Delfino

Dernière parution : Isla Negra

(Héloïse d'Ormesson)





© Matthieu Prier


Jean-Paul Delfino répond à l'appellation "écrivain-voyageur". Aixois d'origine, on a plus de chances de le retrouver sous des latitudes plus tropicales, du Brésil à Cuba en passant par la Guyane. Auteur d'une remarquable "série brésilienne", il accumule les distinctions littéraires dont le Prix Albert Bichot 2018 pour "Les voyages de sable" (Le Passage). Dans son dernier texte ("Isla Negra" / Héloïse d'Ormesson) les forces du progrès dévastateur se heurtent aux utopies écologistes d'un petit nombre de personnages marginaux, mais irréductibles.

 

René Frégni

Dernière parution : Minuit dans la ville des songes

(Gallimard)




© Matthieu Prier



René Frégni est un survivant, un camarade, un conteur. Sur ce tryptique, il bâtit son oeuvre d'écrivain. Vrai insoumis, il apprend la lecture à travers les lignes de Giono et Camus entre les quatre murs de la cellule d'une prison militaire, et peaufine son envie d'écriture dans son journal de bord d'aide-soignant. Depuis, René apparaît comme l'un des écrivains témoins de sa génération, et raconte son existence de passeur de mots et de vie dans "Minuit dans la ville des songes" (Gallimard), son nouveau texte rayonnant d'espérances.

 

Daniel Picouly

Dernière parution : Les larmes du vin

(Albin Michel)








Daniel Picouly propose une inégalée itinérance culturelle. Il a un peu tout fait dans la sphère littéraire : romancier, animateur tv, scénariste de bd, auteur d'albums jeunesse, et même comédien en 2012 pour un one-man-show au théatre Tristan Bernard. Dans la foulée du succès "Le champ de personne" (Flammarion), son quatrième texte en 1995, il publie une trentaine de romans et essais, dont "L'Enfant léopard", Prix Renaudot 1999 (Grasset). En 2022, dans "Les larmes du vin" (Albin-Michel), il raconte son rapport au vin, petit traité de philosophie hédoniste et humaniste (tout pour nous plaire à Onzième Sens !).



Vincent, Valentine, Matthieu : Onzième Sens en nombre à Sablet !


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